La nature est bien faite, c’est un fait. Sauf quand les hommes s’y mettent. Et ça commence souvent au Café du Commerce. Là, ces champions enquillent tellement de ballons que leurs conversations tournent en rond. Enracinés au comptoir, ils élaborent de fumeuses théories sur le foot, les bagnoles pour finir dans d’héroïques souvenirs d’armée et de foires. Et vu qu’ils ont passé plus de temps à picoler sous les drapeaux qu’à se battre en héros, on peut aisément parler d’armée d’éther. Passons. Ces demi-dieux donc, ont la parole facile et pensent avoir raison sur tout.

Au fil des heures, ils glissent gentiment vers ce dialecte de bar que seuls ces poivrots sont en mesure de comprendre. En effet, ils sont capables de tous brailler en même temps sans vraiment écouter ce que l’autre éructe. La sommelière remarque vite quand ces idiots commencent à diluer les syllabes ou à oublier des mots dans leur futile babillage. Avec la bienveillance d’une mère, elle les invite alors à mettre de