Maurine Mercier: «Les Ukrainiens se sont habitués à ce que la guerre les imprègne par tous les pores»
De passage en Suisse, la correspondante de la RTS en Ukraine primée à plusieurs reprises évoque le climat angoissant qui règne dans le pays et se confie sur son quotidien.
Bayron Schwyn (ESH)
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Depuis deux ans, Maurine Mercier raconte la vie des Ukrainiens plongés dans une guerre qu’ils n’ont pas choisie. Au micro de la RTS, de Radio France et de la RTBF, les habitants lui confient leurs peurs et leurs espoirs. Ils témoignent aussi de l’atrocité: comme cette femme violée pendant deux semaines par des soldats russes à Boutcha dans les premières semaines de l’invasion. Le récit d’une vérité crue qui lui a valu plusieurs prix journalistiques prestigieux. Rencontre avec la Québéco-Vaudoise de 42 ans lors d’un de ses courts passages en Suisse.
Vous êtes en Suisse depuis quelques jours et il n’y a aucun bruit de sirène… Drôle d’impression, non?
Maurine Mercier: Ça me fait beaucoup de bien d’être ici. C’est beau, la paix. Je mesure la chance que j’ai de pouvoir partir pour souffler et reprendre de l’énergie. Les hommes ukrainiens en âge de servir, eux, n’ont pas le droit de quitter le pays.
Vous étiez fin février à Kherson, ville du sud de l’Ukraine désormais li