La Liberté

Agissons, il n’est pas trop tard!

Anaëlle Kaufmann, ingénieure en environnement, Corminbœuf

Publié le 27.12.2023

Temps de lecture estimé : 1 minute

Alors que nous bloquons la route pour dénoncer la lenteur du gouvernement à réagir face à la crise climatique (La Liberté du 23 décembre, «Une manifestation bloque le trafic») nous entendons: «Vous n’avez rien de mieux à faire?» «Vous êtes que des ⁎⁎⁎⁎ards» ou «C’est déjà trop tard!» Je conçois que le temps file et que la recommandation du GIEC (experts du climat) de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici à 2030 semble ambitieuse.

Mais s’il est trop tard pour 1,5 °C, alors le nouvel objectif est 1,6 °C. Et s’il est trop tard pour 1,6 °C, alors visons 1,7 °C. Car chaque fraction de degré supplémentaire compte! Car chaque fraction de degré supplémentaire engendrera de nouvelles souffrances. Un dixième de degré signifie déjà une intensification des catastrophes climatiques, une augmentation des déplacements de population, un manque d’eau et de nourriture accru et des milliers de morts en plus.

En lisant les scénarios climatiques, il apparaît qu’un monde à 2 °C de réchauffement est bien plus invivable qu’un monde à +1,5 °C, et un monde à +3, +4, +5, +6 °C devient totalement terrifiant. Mais le GIEC nous dit qu’il est encore possible de vivre dans un monde soutenable, des solutions sont proposées dans les rapports, il nous reste à les mettre en place! Alors après avoir essayé de voter, de faire signer, de marcher, de discuter, cette fois j’essaye de bloquer.

Alors oui, bien sûr que j’aimerais avoir mieux à faire! Et puis-je me permettre de vous retourner la question légèrement modifiée? «Qu’attendons-nous pour mieux faire? Qu’attendons-nous pour passer à l’action?» Dire qu’il est trop tard est une excuse pour s’enfermer dans l’inaction.

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