Dès que l’on franchit le seuil de la grande salle d’exposition du Zentrum/Centre Paul Klee (ZPK) à Berne, notre regard est immédiatement accroché par la taille des toiles, leurs couleurs vives, leur géométrie clinique, leur facture parfaite. Mais que cette première beauté évidente – et faussement décorative – ne trompe pas le visiteur. Depuis près de trente ans, Sarah Morris, née en 1967 en Grande-Bretagne et qui possède les nationalités américaine et britannique, procède à une observation minutieuse – et finalement très effrayante – des systèmes politiques, sociaux, économiques, régissant nos sociétés.

Organisée par les Deichtorhallen Hamburg, en collaboration avec les Kunstmuseen Krefeld, le Kunstmuseum Stuttgart et le ZPK, cette exposition baptisée All Systems Fail (Tous les systèmes échouent) vient de s’ouvrir à Berne comme la plus grande rétrospective jamais consacrée à cette plasticienne vivant entre New York et Londres.

«Ce titre m’est venu pendant la pandémie où