Michel Pastoureau: «Le loup est toujours l’animal qui suscite les passions déraisonnables»
L’historien a écrit le fort intéressant ouvrage Le loup, une histoire culturelle. Il y parle du canidé présent dans nos contes, dans nos récits de loups-garous et jusque dans nos noms de famille.
Tamara Bongard
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«Le loup est toujours l’animal qui suscite les passions déraisonnables», constate Michel Pastoureau. L’historien dont le travail explore depuis de nombreuses années la symbolique animale a d’ailleurs consacré un ouvrage passionnant au canidé: Le loup, une histoire culturelle (Ed. du Seuil). Il a répondu à nos questions.
En préambule de votre livre, vous dites qu’il ne faut pas confondre le loup du passé et le loup d’aujourd’hui. Qu’est-ce que cela signifie?
Michel Pastoureau: Cela signifie que le passé n’est pas le présent. La vie dans les campagnes de 2024 n’a aucun rapport avec celle du XIIIe ou du XVIIe siècle. Les rapports entre l’homme et la nature ont beaucoup changé au cours de l’histoire. De plus, les loups d’autrefois ne sont pas ceux d’aujourd’hui, même du point de vue anatomique, physiologique et comportemental. Les animaux comme les hommes évoluent. En outre, la peur du loup varie au fil du temps.
Vous écrivez que ce sont souvent lors de périodes de cri